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Pour aller plus loin

Protection de la biodiversité

Valorisation de la diversité biologique locale

Avant la colonisation de l'île, l’ancienne forêt tropicale à Sapotacées, comme la réserve de Mare Longue, occupait le site de la station du Grand Prado. Aujourd’hui, celle-ci a été remplacée par une forêt secondaire, pauvre en biodiversité, avec le développement de l’activité agricole et urbain du secteur.

Les enjeux écologiques

L’aménagement de la future STEP du Grand Prado est l’occasion de réintroduire une flore et une faune endémique dans ce secteur qui ne présente à ce jour aucune richesse écologique. Sur un périmètre de 6 hectares, un travail étroit en collaboration avec un paysagiste et un entomologiste va permettre de donner vie à une véritable forêt au cœur de la station.


La stratégie paysagère pour la STEP du Grand Prado s’inscrit dans la logique de la notion de TRAME VERTE ET BLEUE (TVB) inscrite dans le cadre de la loi Grenelle 2, et ce en synergie avec une autre opération exemplaire en cours : la ZAC de Beauséjour.

Une végétalisation importante des espaces sera faite par des plantes endémiques et indigènes. Ces lieux, compte tenu de leur dimension spatiale et le travail particulier du paysagement seront des tâches d’habitats forestiers sources pour l’endémisme.

La combinaison de deux entités fortement riches en biodiversité indigène peut être le point de départ d’une stratégie de reconquête par l’endémisme de la Ravine de la Mare, aujourd’hui très fortement dégradée et de faible intérêt écologique, puisqu’elle n’accueille que des systèmes secondaires à faible biodiversité, et fort pouvoir invasif (bio-invasion).

Détails de jardins en densité et biodiversité végétale, avec espèces indigènes et exotiques non envahissantes :

 

Un paysage respectueux de la nuit :
L’île de la Réunion est aujourd’hui un très mauvais élève pour la pollution lumineuse qu’elle génère et qui est visible sur les cartes nocturnes de la planisphère ; notamment sont très connues les atteintes des éclairages urbains sur les oiseaux marins indigènes ou endémiques de l’île dont certains très rares comme le pétrel noir ou un peu moins menacé comme le pétrel de Barau.

Des jardins sans éclairage nocturne et des bâtiments éclairés juste pour les interventions ponctuelles de maintenance

la nuit est rendue aux papillons....

L'inventaire écologique des lieux, la Première étape

  • la Flore
Quatre zones de végétation peuvent facilement se distinguer sur le site d'étude :
  1. Une zone de friche
  2. Une zone de friche arborée qui concentre l'essentielle des espèces végétales ayant un fort pouvoir d'envahissement comme le Tulipier du Gabon, la Liane Papillon, la Rose des Bois, le Rameau...
  3. Une zone de culture sous ombrières dont l'activité semble suspendue depuis peu.
  4. Le verger, qui est certainement la partie la plus intéressante sur la plan botanique. 
  • la Flore

Quelques reptiles (Lézard) et oiseaux exotiques (Moineau, Martin...) ont été identifiés. Le seul vertébré endémique qui se reproduit sur le site est le Zoizo Blan, bien représenté par ailleurs dans tous les milieux naturels ou anthropisés de la Réunion.

L'avifaune non endémique rencontrée est quand même intéressante car elle se compose, entre autres, de la Caille Pays, du Ramier, du Bec Rose ou encore du Cardinal. La faune des invertébrés est à l'image de celle des vertébrés, avec une prédominance des espèces exotiques rencontrées en basse altitude.

Réalisation d’un jardin paysager

Les rôles et fonctions des jardins futurs de la STEP du Grand Prado

  • Améliorer la biodiversité végétale du site
L'apport de végétaux dans le jardin vise trois objectifs :
  • Renforcement du taux d'espèces indigènes sur la parcelle. Avant travaux, le site ne présente que quelques individus appartenant à des espèces indigènes (1 vacoas, 1 grand natte). Après mise en place des jardins, la majorité des espèces plantées sur le site seront des espèces indigènes.
  • Intégration d'espèces végétales menacées dans les jardins : constitution d'une banque de gène (désignation des individus (espèces) et contrôle de leur origine par le CBNM)
  • Conservation des fruitiers rares présents à l'origine sur la parcelle (notamment Jamalac et Mangoustan) 
  • Favoriser la faune d'intérêt patrimonial
Le végétal est l'élément structurant de la faune qui se trouve dans un espace donné. Afin de favoriser la faune d'intérêt patrimonial, il s'agit donc de mener une réflexion pour une œuvre des jardins en considérant trois grands axes :
  • La composition floristique :
La palette végétale est choisie pour le développement d'une faune d'arthropodes associée. Elle est organisée de façon à créer une structure favorable à l'accueil de la faune d'intérêt patrimonial. Elle est organisée en créant différents compartiments microclimatiques pouvant être utilisés par la faune en fonction de ses besoins du moment.
  • Les modes d'entretiens :
L'entretien des jardins est respectueux des espèces végétales présentes sur le site ainsi que de la faune. Il ne sera pas fait usage de traitement phytosanitaire à base de molécules de synthèse. L'usage d'outils mécaniques est favorisé, délaissant celui des outils thermiques (souffleur, débroussailleuse), les feuilles mortes et autres éléments végétaux (tiges, branches...) sont compostées à même les jardins, sans qu'il y ait forcément mise en place d'un espace de compostage.
Ce principe favorise le développement d'une faune d'invertébrés de la litière qui participe activement au recyclage de la matière organique. La litière du sol est garante du développement de la microflore et des symbioses opérées entre les végétaux et les champignons.
  • La structure de la végétation

Suivi du milieu marin en partenariat avec l’Université de la Réunion

La vocation première de la Station d’Epuration du Grand Prado étant de protéger l’environnement contre les nuisances liées au système d’assainissement public, on peut dire que le milieu marin sera le premier bénéficiaire de sa mise en service. En effet, la suppression des rejets directs d’eaux usées ne pourra que contribuer à l’amélioration de la situation existante, notamment en termes de pollution microbiologique et d’influence sur l’eutrophisation (traitement zone sensible à l’azote et au phosphore). Cette amélioration doit permettre le développement d’espèces sensibles, actuellement absentes de l’environnement marin, et dont le développement sera par ailleurs un indicateur de l’évolution de son niveau de qualité global

Afin d’évaluer cet impact du rejet des eaux usées traitées sur le milieu marin, un état des lieux  de la qualité du milieu récepteur sera réalisé avant la mise en service de la station, et son évolution sera suivie durant les six premières années de son fonctionnement.

Ce suivi sera effectué sur une période de 6 ans et s’intéressera :
  • A la sensibilité écologique du milieu marin récepteur avec des expertises annuelles de l’évolution des communautés marines. Les paramètres qui seront détaillés lors de ces expertises sont :
    • La richesse spécifique des communautés,
    • La diversité biologique et taxonomique,
    • Le type de milieu (zone sableuse, rocheuse, …),
    • La présence d’espèces ou de communautés spécifiques (espèces d’intérêt patrimonial, espèces rares, espèces protégées, …)
    • La fonctionnalité des écosystèmes,
    • La présence de zones potentielles de nurseries, d’alimentation, …
  • Aux paramètres hydrologiques et bactériologiques avec des analyses sur :
    • La charge particulaire, minérale et organique des eaux marines,
    • La qualité sanitaire du milieu.
  • A la fin de ces 6 années de suivi, un bilan sera établi afin de juger de l’impact de la station sur la qualité du milieu marin et sur l’évolution des communautés marines (couloir de migration des baleines à bosse).
Mise à jour le jeudi 24 Juillet 2014 à 14:13:56.
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